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Volltext: Revue des deux mondes, 10: Rapports de la délégation ouvrière française à l'exposition de Vienne

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REVUE DES DEUX MONDES. 
tique soit invente depuis cinquante ans; voyez aussi avec quelle 
lenteur le puddlage möcanique, qui fera faire im si grand progrds 
ä rindustrie du fer, se propage chez nos voisins d’outre-Mancbe. 
La valeur de l’ancien outillage, le manque de capitaux, l’incertitude 
des resultats, le penchant 5 la routine, sont des obstacles conside- 
rables ä la brusque transformation d’une industrie. 
II y a un lien dvident entre la question des machines et celle de 
la division du travail et du travail aux pifeces. On sait que l’ouvrier 
a toujours eu une certaine rdpugnance pour ces habitudes nouvelles 
de 1’industrie moderne. Aujourd’hui encore on trouve dans la lec- 
ture des rapports des döleguds la trace de ces impressions defavo 
rables. L’ouvrier a bien quelque raison pour justifier ses opinions 
sur ces deux points. Ce n’est pas contre le principe, dit-il, c’est 
contre I’excös ou les vices d’application qu’il se raidit. Au point 
de vue esthetique, il trouve que la division du travail, quand eile 
depasse une certaine limite, reduit trop son röle et le rabaisse, que 
c’est ainsi un amoindrissement de sa dignite. Toutefois ce n’est pas 
la le'grief principal de l’ouvrier; ce qu’il reproche surtout ä la divi 
sion du travail, c’est de creer un trop grand nombre de specialites 
et de rendre les crises soit plus frdquentes, soit plus accablantes. 
Un ouvrier ne sait plus faire qu’un detail et hors de la n’est bon ä 
rien :ilya quatre categories distinctes de travailleurs pour faire 
un gant; il en est de meine pour tout. Suivant l’expression d’un des 
delegues, ä cöte des machines-outils on a des hommes-outils. Ces 
plaintes sont en general exagerees. La division du travail ne tourne 
pas d’ordinaire contre l’ouvrier; eile abrege la duree de son appren- 
tissage, eile le met plus tot en ötat de gagner des salaires eleves. Il 
est vrai aussi qu’elle rend les travailleurs manuels plus dependans 
du patron : celui-ci n’est plus embarrasse pour remplacer les me- 
contens : comine il n’y a pas besoin d’une forte educaiion tech- 
nique et d’une longue experience pour s’acquitter d’une täche tres 
circonscrite, on trouve facilement des hommes de bonne volonte 
pour succeder ä ceux qui ont des pretentions trop elevees. C’est ce 
dernier grief qui est pour l’ouvrier le veritable. Quant au travail aux 
pieces, les delegues ne lui font pas non plus une Opposition absolue. 
Les plus sages et meme les plus nombreux en reconnaissent la jus- 
tice. Il n’y a que dans les professions voisines des arts qu’on trouve 
unerepugnance invincible pour ce mode de travail. Quelques cor- 
porations qui l’avaient combattu ont fini par s’y soumettre. C’est 
ainsi que la gröve des marbriers avait supprime dans ce corps d’etat 
le travail aux piöces; mais bientot il a reapparu, triomphant de la 
mauvaise humeur des ouvriers. Les critiques que quelques-uns des 
delegues adressent au travail aux pieces peuvent, dans des cas par- 
ticuliers, n’etre pas depourvues de raison : ils disent que c’est sou-
	        
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