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Volltext: Revue des deux mondes, 10: Rapports de la délégation ouvrière française à l'exposition de Vienne

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REVOE DES DEUX MONDES. 
cacite et d’esprit d’invention en signalant le scandale public qui 
s’etale chaque jour devant nos yeux, et qui consiste ä confier ä de 
grands jeunes gens dans nos magasins de nouveautes la yente des 
soieries et des autres etoffes riches : critique banale, car, outre que 
ces fonctions qu’on voudrait restituer aux femmes n’occupent pas un 
nombreux personnel, eiles sont plus fatigantes, exigent plus de 
force physique qu’on ne le pense, et elles sont aussi incompatibles 
que le travail en atelier avec la vie de famille, les heures de prö- 
sence etant generalement aussi longues dans les magasins que dans 
les fabriques. 
Dne des questions les plus souvent traitöes dans les rapports des 
delögues, c’est celle de l’apprentissage; sauf la Constitution des so- 
cietes syndicales ouvrieres et l’organisation de societes coopera- 
tives, il n’est pas de sujet qu’ils etudient avec plus d’insistance. 
Tous les rapports s’en occupent, k quelques exceptions pres. Dans 
leurs sentimens et leurs idees sur ce point, les delegues sont tantöt 
diriges par Finteret personnel, tantöt par Finteret general. Ils con- 
fondent volontiers Tun avec l’autre. Ils regardent le mode actuel 
d’apprentissage comme une ecole mauvaise, abusive, qui demande 
trop de temps et donne trop peu de connaissances ä l’apprenti; ils 
le considerent en outre, et ce n’est pas la leur moindre grief, comme 
une Sorte d’institution qui est destinee k faire une concurrence ä 
bas prix au travail des adultes. Que certains patrons occupent 
quatre ou cinq apprentis quand un ou deux seraient suIFisans, 
qu’ils prolongent pendant cinq ou six annees la duree de cette 
sorte de stage, quand la moitie de ce temps pourrait donner une 
ample connaissance du metier, qu’ils obtiennent ainsi du travail 
soit tout ä fait gratuit, soit ä yil prix, nombre de delegues l’affir- 
ment; ces abus sont trop naturels pour que nous puissions douter 
qu’ils ne se prösentent parfois. Le patron a autant d’interet k exa- 
gürer le nombre de ses apprentis que Fouvrier ä le reduire. Meme 
quand l’apprentissage serait loyalement pratique, plus il y a d’ou- 
vriers dans une profession, plus 1’olfre de bras est considerable par 
rapport ä la demande, et plus les salaires ont de chances de baisse 
ou du moins de Stagnation. Il est vrai qu’ä la longue le nombre des 
apprentis finit toujours par se regier sur le taux des salaires, les 
professions les moins remunörees fmissant par ne plus trouver de 
recrues. Que les ouvriers se plaignent du nombre parfois excessif 
des apprentis, nous le comprenons; qu’ils veuillent limiter ce 
nombre aux exigences de la profession, quoique la mesure exacte 
soit singulierement difficile k trouver, nous l’excusons. Malheureu 
sement ils emettent parfois des pretentions qui sont injustifiables; 
quelques delegues semblent considerer un corps d’etat comme etant 
la propriete collective et exclusive du personnel qui le compose. Un
	        
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