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Volltext: Revue des deux mondes, 10: Rapports de la délégation ouvrière française à l'exposition de Vienne

LES ASPIRATIONS DES OUVRIERS. 
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compte que des violens et de negliger les pacifiques et les patiens. 
Quoi qu’il en soit, le but final que se proposent les delegues ä 
l’exposition de Vienne, c’est l’abolition complete du patronat et du 
salariat. Sur ce point, on peut dire qu’il y a unanimite parmi eux, 
ou du moins une immense majorite qui ne laisse place qu’ä une ou 
deux voix dissidentes. Quelques-uns, en trbs petit nombre, passent 
cette question sous silence : un seul, le delegue des graveurs, parle 
ä cette occasion le langage, non pas de la prudence seulement, mais 
du plus ferme bon sens. Trabant de la suppression du patronat, il 
s’exprime ainsi : « Nous avouons qu’au point de vue pratique il nou^ 
est absolument impossible d’admettre une semblable theorie, et que 
nous ne comprenons gubre qu’un travail quelconque puisse s’exe- 
cuter serieusement sans une direction precise. Que le directeur 
s’appelle patron, gerant ou delegue, il n’en est pas moins demontre 
que c’est un moteur indispensable, et que l’association la plus in 
telligente ne saurait s’en passer. » Encore voit-on que ces lignes 
ne sont pas une profession de foi absolue dans la duree du patronat, 
meme k l’etat exceptionnel; elles contiennent simplement un conseil 
pour que les associations ouvrieres de l’avenir aient un pouvoir di 
recteur solidement constitue et jouissant de larges attributions. 
Si les ouvriers considbrent la Constitution et la federation d’un 
nombre indefini d’associations ouvrieres comme devant etre les ca- 
ractbres distinctifs du regime social de l’avenir, ils n’attendent pas 
ä bref delai la rbalisation de cet ideal. Ils sont seulement resolus ä 
y’travailler avec Energie, avec perseverance et avec methode. Ils 
ont pour les societes cooperatives l’engouement que partageait il y 
a’quelques annees la bourgeoisie lettrbe; mais ils savent mieux les 
diflicultes de la creation et surtout de la vie de ces societes. Aussi 
ne regardent-ils pas la fondation de ces associations comme l’ceuvre 
la plus pressante. Ils ont un autre moyen d’affranchissement, pour 
parier leur langage, qui doit etre essaye auparavant, qui ne donnera 
gubre de mbcomptes et qui les mbnera graduellement ä la Coopera 
tion : ce moyen, c’est l’institution ou le developpement des societes 
syndicales ouvribres. On sait ce que sont celles-ci: des groupes 
professionnels tendant ä embrasser tous les ouvriers d’un corps 
d’etat dans un mbme district. Leur täche est multiple, eile ne sera 
pas la mbme pendant la periode de transition et dans le regime de- 
finitif. Aujourd’hui eile a pour objet de concentrer les forces des 
ouvriers pour defendre leurs interbts et les faire prevaloir dans les 
conflits avec les patrons, pour aider k la propagation de l’enseigne- 
ment professionnel, k la surveillance de l’apprentissage, pour rem- 
placer au besoin les prud’hommes par une juridiction encore plus 
populaire, encore plus fraternelle, enfin pour obtenir dans les rb- 
tomb x. — 1875. 11
	        
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