L’ARCHITECTURE DU PALAIS.
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terieurement de gradeuses colonnes. Le plafond est forme de nervures et
de treilhs en bois recouverts de plätre et richement decore d'ornements em-
blematiques peints ä fresque. Le milieu de chaque colonne n’est autre
qu’un des cötes du chässis en question et dont la face interieure est mas-
quee per une colonne legere en bois qui ne Supporte rien en realite; eile
est surmontee d’un chapiteau garni de moulures enduites de plätre et Si
mulant la pierre. Les pavillons des angles sont construits de la m6me ma-
niere, en bois et briques, leur döme est forme de courbes en bois sup-
portees ^ar des chässis rectangulaires et recouvertes, comme partout, d’une
toiture e" zine.
Comme coup l'avons dejä dit le palais de l'Industrie, quoique tres-vaste,
n’est pas encore assez grand dans sa partie couverte pour satisfaire ä tous
les besoins.
Au lieu de debor^asser les collections de chaque nation des objets les
moins remarquables, on s’est decide, pour ne mecontenter personne, ä cou-
vrir une partie des jardins qui separent les transepts, et l’on a ainsi sacrifie
tous ceux d’arriere ctne partie de ceux en fa$ade, II etait impossible de
prendre une determination et de choisir un moyen plus prejudiciable aux
interets de l’Exposition.
Non seulement le plan primitif se trouve ainsi gäte, mais l’eclairage de
redifi.ee en sera grandemec* atfaiUi, et comme ces especes de cours fer-
mees ne participent pas au Systeme de Ventilation etabli, la chaleur y sera
probablement tres-forte. Ces c"-nds hangars, bätis en charpente et en
briques, n’ont rien de remaiquable et nous ne nous y arröterons pas
davantage.
Nous venons de decrire tous les details importants de la construction, il
nous reste maintenant ä parier de la d coration interieure.
L’ornementation de l’Exposition etait un Probleme d’une grande diffi-
culte. Habitues que sont les Viennois ä un style somptueux qu’ils emploient
& la decoration de tous leurs edifices publics depuis les palais et les musees
jusqu’aux plus modestes brasseries, ils n’auraient pas gofite beaucoup une
construction toute simple, sans ornementation. Les architectes 1 ont bien
compris, mais il fallait depenser des sommes enormes pour garnir les
murs et les plafonds de riches peintures qui, du reste, n’auraient jamais
6te faites ä temps. Ils furent heureusement tires d’embarras par 1 invention
opportune d’un italien, M. Bossi de Milan, qui venait de trouverle moyen
de reproduire sur toile des peintures qui, ä petite distance, presentent un
eilet tel qu’il est difficile de les distinguer de la peinture ä la main. Mon
sieur de Gugitz, Tun des architectes de l’Exposition, ayant entendu parier
de cette invention pendant un sejour ä Milan, comjut l’idee de la faire ser-
vir ä la decoration du palais de 1 Industrie.
En consequence, plus de mille metres carres de cette matiere ont et£
prepares ä l’etablissement de M. Bossi, pres de Vienne, et mis en place au
für et ä mesure que les murs etaient präts ä les recevoir. La toile ainsi
imprimöe coüte de 0 fr. 20 ä 1 fr. 50 le metre carre, selon la couleur, et
possede sur le papier de tenture l’immense avantage de ne pas gonfler ä