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EXPOSITION DE VIENNE.
une petite fraction, les changements dans le mode de culture du sol faisant
variei ia quantite ou la qualite, ies caprices de la mode, l’ouverture ou la
fermeture d’une contree de production, d'un marke existant, une Interrup
tion dans le developpement economique et bien d’autres phenomenes diffi-
ciles ä enumerer, exercent finalement kur influence sur le prix des objets
d’echange et des articles qui representent le genie national. Aucun ele-
ment d oflre ou de demande, quelqu’insignifunt qu’il paraisse, n’echappe a
la formation de ce nombre proportionnel qu’on appelle le prix.
Qui oserait nier que cette forme, frivole en apparence, sous laquelle se
presentent ä nous les produits industriels ou agricoles, quand ils deviennent
pour la premiere fois des objets de commerce, n’ait une prol'onde significa-
tion dans l’histoire de la culture.
Est-ce que la valeur d un produit qui reste toujours tres-basse dans un
pays, ne vous amene pas a conclure que la population est peu nombreuse et
placee loin d un grand courant d’aflaires, que les besoins y sont peu nom-
breux et la vie intellectuelle imparfaitement developpee ? Le haut degre de
civilisation qu’atteignit l’Italie au moyen-äge ne resulte-t-il pas de la valeur
et du prix des objets d’alimentation, et des articles manufactures, relative-
ment ä celui des autres pays ? L’etat politico-economique si peu satisfaisant
de 1 lrlande ne vous impressionne-t-il pas vivement, si nous comparons le
prix du ble et le taux moyen des salaires.
Est-ce que les progres de la Science ne font pas constamment diminuer le
prix des produits industriels ?
Ne voyons-nous pas certains articles augmenterde valeur sur le marche,
lorsquela demande est plus grande, pendant une certaine periode, comme
les cheveux ou 1 acier, et diminuer, au contraire, comme la baieine et la
poudre ä perruque, suivant la mode et les variations du goüt. Est-ce qu’en-
fin la remuneration relativement si faible du travail intellectuel ne vous
oblige pas a admettre qu il y a une fausse et dangereuse division des forces,
et qu’au fond c’est le resultat d’une education mal distribuee.
Pour en revenir ä notre sujet, nous voyons que l'histoire du prix de cer
tains articles et l'examen critique de ses variations doivent eveiller un bien
vif interet; une exposition qui place son centre de gravitedans l’importance
donnee ä l'element instructif devait en consequence comprendre ce sujet
dans sa sphere d’action.
S'il etait aise de justiüer la formation d’un tel groupe, il n’elait pas facile
d’en determiner la forme et de choisir les objets ä la source desquels il
faudrait remonter.
Sujets ä de continuelles fluctuations dans leur valeur relative, les objets
de commerce ont un indicateur inflexible de leur prix, c’est l’argent. L’ar-
gent, lui-meme, est une marchandise et, comme tel, soumis ä la loi generale
du mouvement de la valeur des articles de commerce, mouvement que suit
le developpement de l'agriculture.
La quantite de ble necessaire ä l’alimentation du genre humain, 6tant
toujours ä peu pres la meme, se prete parfaitement ä la comparaison que
nous voulons faire.
En efl'et si nous laissons le present avec ses moyens superieurs d’appro-