T/ARCHITECTURE DU PALAIS.
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des colonnes en forme de croisillon; des cornieros, assemblant !es töles ä angle
droit, se continuaient sur les bords. A l’exception de ces colonnes, ia grande
lanterne etait une copie a petite echelle de la partie inferieure du toit. La plate
forme circulaire, qui supporte la petite lanterne, etait aussi une Imitation de ia
grande plate-forme, tandis que le plan de la petite lanterne restait indetermind
jusqu’a ce que les details de l'ornementation architeclurale eussent eto definitive-
ment fixes.
Avant de de'crire la methode tres-simple employee par M. Scott Russell poir
clever la rotonde, il est necessaire de donner un court apercu sur la theorie de ia
toiture; car si les principes mecaniques sur lesquelles eile repose n’etaicnt pas
parfaitement saisis, la methode proposec paraitrait impraticable.
Plusieurs ingenieurs, en voyant ies plans pour la premiöre fois, predirent un
certain all'aissement du bätiment; les uns alleguaient que les poutres radiales
renverseraient les colonnes par leur poussee exlerieure en l’absencc de tont
tirant, d’autres s'imaginaient que le poids de la grande lanterne ferait ecrouler les
poutres a l’interiour, leurs extremite's superieures decrivant un are autour de la
tote des colonnes comme centre. C’est precisement en refutant ces deux crrcurs,
qu’on peut se faire une justö tdöo de la theorie sur laquolle est basde la ronstrue-
tion du toit conique.
Laissons de cöte pour un moment le toit de la rotonde, et considerons l’öquilibre
d’un eteignoir ordinaire de chandelle ou mieux encore un abat-jour de lampe.
Supposons un eteignoir monte sur trois ou quatre colonnes lasses; quoique les
cötes en soient obliques, il ne se manifestera aucune tendance pour renversor les
Supports. De meine un abat-jour, qui est un cöne tronque creux, peut reposer
par sa base sur une table, et porter un certain poids ä son sominet sans monlrer la
nioindre tendance,soit ä verser en dehors, soit as’clTondrer en dedans, et cependant
ni l’eteignoir, ni l’abat-jour, ne sont armes de tirants interieurs. Si maintenant
nous imaginons, sur l’abat-jour, un certain nombre d’iucisions faites suivant ie
rayon du cöne, et s’etendant depuis la base jusqu’a trois centimetres, par exemple,
du bord interieur, il est clair que, dans ces conditions, le moindre poids place
dessus fera ceder toute la construction, puisque le poids agissant de haut en bas
forcera les segmonts ä s’etendre, aucun lien ne les tenant reunis ensomblc. II s’en
suit de lä, que dans le premier cas le cöne n’a pu ceder par l’elfort de la resist.mce
de la carte ä. la circonference, non-seulement a la circonftirence exterieure, mais
encore suivant les cercles menes en imagination parallelement au grand eerrie, et
dont le cöne peut ötre suppose forme. Considerons maintenant ie cas contraire;
supposons les fentes partant du haut et ne s’arretant qu’a une faible dislance du
bord inferieur, puis chargeons le cöne comme nous l’avons dejä fait; dans ce cas
le cöne va forcement s’effondrer interieurement, chaque segment decrivant un are
de cercle autour de sa ligne de jonction avec la base comme centre. Kn decrivant
ces arcs de cercle, les extremites des segments se rapprochent l’une de 1’autre et,
s’ils etaient reunis par un anneau, ils tendraient ä comprimer cet anneau. 11 s’en
suit donc que, dans le premier cas, le cöne ne peut s’ecrouler interieurement par le
pouvoir que possede la carte de l’abat-jour, de resister ä l’ellort de compressioii qui
se produit suivant la circonference du cercle suptu’ieur, et, aussi, suivant ia sörie
de cercles qui lui sont paralleles; nous avons primitivement montre que la cou-
ronne de la base et ces memes cercles exercaieut aussi certains elforls, de sorte