L’ARCHITEGTURE DU PALAIS,
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ä la fin de l’operation chaque paire de vis et de chaine manifestait uno tendance a
s’enrouler, car les Colliers en fonte dans lesquels elles tournaient ne pouvaient
pasßtre fixes asscz solidement pourlcs tenir assez rigides, il fallait en consequence,
les ajuster constamment. Enfln aprös avoir surmonte toutes les difficultes, les
colonnes et la grande couronno furent mises en places. C’est alors qu’on s’apercut
que les colonnes n’etaient plus droites, et qu’il fallait les redresser au moyen de
verins, en exereant une pression d’un cöte et de l’autre; on perdit ainsi beaucoup
de temps, mais onn'eut heureusement d’autre resultat ä regretter que le deplace-
ment des colonnes de quelques centimetres de leur position normale.
Pendant ce temps on construisait au centre de l’edifice un immense echafaudage
destine au rnontage de la plate-forme de la grande lanterne, du segment superieur
du cöne et de sa couronne et des parties extremes des poutres radiales. II ne sepre-
senta pas de difficultes dans cette partie de l’ouvrage, chaque piece se monta ä
l’aide d’une petite grue ä vapeur placee en bas, au pied de l’echafaudage.
L’operation suivante consiste dans le montage tout d’une piece des longues poutres
radiales, correspondantes ä l’espace compris entre 1’anneau interieur dela cou
ronne exterieure et l’cxtremite des parties superieures dejä posees. Ce travail
s’accomplit au moyen de grues et de treuils mus a la main.
Les poutres furent d’abord amenees par Segments sur le sol, puis assemblees et
rivees. Une forte plaque de fer fut rivee de chaque bout ä la semelle superieure
pour les maintonir verticales. On perca des trous dans chacuno de ces plaques
pour y engagor les crochets de levage, dont deux munis de palans lurent places
a chaque extremite, precaution qui fut adoptee afm de prevenir les resultats de la
rupture d’un des moufles, accident qui, s’il fut survenu, aurait pu entrainer la
destruction de la poutre toute entiere. La disposition employee pour nionter les
petites poutres consistait simplement en deux fortes pieces de bois rcliant horizon-
talement la tote des deux montants de l’echafaudage central place exactemont au-
dessus de la fonction que devait occuper les poutres en question. A ces pieces de
bois etaient attachees des poulies fixes, sur lesquels passaient les cordes enroulees
sur les treuils places ä terre, et au nornbre de deux <i chaque extremite de la
pou'.re en fer. Les cordes enroulees sur le tambour du plus grand des deux treuils
se deroulaient sur le tambour du plus petit; le plus grand tambour navait ainsi
que deux ou trois tours de corde a faire, et pouvait exercer completement son action
ä l’extremite de l’appareil.
Les grues servant au montage des fortes poutres etaient toutes differentes de celles
que nous venons de decrire. Elles consistaienl chacune en deux bätis en charpente
en forme de trapeze places sur les senielles superieures de l’annea.u de couronne-
rnent. Ces deux bätis etaient places a peu de distance l’un de l’autre et fortement
relies. Le cöte superieur plus long avancait de maniere ä pouvoir suspendre les
colonnes ä l’un des bouts, tandis qu’ä l’autre se trouvaient les poulies fixes, et qu’ä
l’exterieur pendaient deux cordes dont les bouts inferieurs s’arretaient au pied
des colonnes. L’emploi de cos etais avait pour but d’empecher les bätis de tomber
vers l’interieur sous le jioids de la poutre. Les treuils e'aient disposes suivant le
rayon du bätiment derrierc chaque colonne, deux etaient munis de palans. Le
rote le plus petit du trapeze, cclui qui reposait sur 1’anneau de couronnement, etait
pourvu ä sa partie superieure de deux crochets avant pour fonction d’empöchcr
le bäti d’entraincr les anneaux.