L’ARCHITECTURE DU PALAIS.
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ä joints brises et quand il y en avait un rang monte, les extremites superieures
pour ne pas tomber, etaient attachees a une poutre placee horizontalement entre
chaque paire de poutres radiales. Quand la toiture arrivait a une poutre annu-
laire, on plagait celle-ci par morceaux que Ton montait de la meme maniere. Le
cöne fut ainsi graduellement construit de bas en haut, puis acheve dans l’assem-
blage en commencant par le haut. Cette partie de l’operation fut executee sans
le seeours des echafaudages.
La derniere poutre annulaire fut d'abord assemblee par segments sur le sol,
montee en place, et attachee aux poutres radiales. On eut ainsi une plate-forme,
dont les supports reposaient a la fois sur le grand echafaudage central et sur les
semelles inferieures des poutres radiales.
Cette plate-forme formait une base d'operation pour assembler les parties elevees
du cöne. La partie inferieure, quand eile fut assez avancee, fut assemblee ä celle-ci;
on enleva les echafaudages et les plates-formes en bois et le tout se trouva termine.
Pendant qu’on s’occupait du toit, on ne negligeait pas les lanternes. Gräce a leur
dimension comparativement faible, il n’y avait aucune difficulte ä craindre. Les
colonnes montees tout d'une piece par la grue ä vapeur etaient mises en place au
moyen d’un treuil, et reliees aussitöt ä l’anneau du couronnement. La plate-forme
de la petite lanterne fut achevee en meine temps et les petites poutres radiales qui
la reliaient aux colonnes furent aisement montees, et mises en place. Pour faciliter
la pose des töles du toit, on fit une plate-forme portee par des poutres s’etendant du
voisinage des colonnes ä l’echafaudage central, et quand l’ouvrage eüt atteint une
certaine hauteur, on en fit une seconde de treteaux et de planches posees sur la pre-
miere. Le second cöne fut ainsi acheve et la lanterne superieure avec son döme fut
montee d’une fa§on toute aussi simple.
Tel est le Systeme employe par l’entrepreneur; compare ä celui qui avait ete
propose, il doit paraitre beaucoup plus complique, car au lieu de quelques perches
et de trois ou quatro chevaux, il a necessite deux gigantesques echafaudages et
d’autres plus petits, soixante-quatre palans, une centaine de treuils et deux machines
ä vapeur sans compter les kilometres de cordes. Et cependant, malgre tous ces
moyens, fceuvre ne fut ni terminee a temps, ni soigneusement executee comme eile
aurait du l’ötre.