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Volltext: Les costumes populaires de la Turquie en 1873 : ouvrage publié sous le patronage de la Commission Impériale Ottomane pour l'Exposition Universelle de Vienne

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Basra a ete fondee par le Calife Omar en Tan 14 de l’ere Islamique. C’est dans 
la grande vallee qui separe eette ville du mont Sinan qu’a ete livree la celebre ba- 
taille entre Ali et Aiche. 
Koma tire son nom de sa Situation au point oü se reunissent l’Eupbrate et le 
Tigre, compares aux deux cornes d’un taureau, On croit que cette petite ville assez 
eommercante, car les vaisseaux de haut-bord peuvent remonter jusque lä, est cons- 
truite sur l’emplacement de l’ancienne Apamea, elevee par Seleucus en l’honneur 
de sa femme Apamee. 
Irbil, non loin de Mossoul, n’aurait rien qui meritat d’attirer l’attention, si ce 
n’etait dans sa plaine, Time des plus belles de la contree, qu’a eu lieu la bataille 
d’Arbelles, oü Alexandre le Grand mit fin ä l’empire des Perses. La ville actuelle est 
batie sur un monticule factice fort eleve, aplati ä son sommet; eile occupe la place de 
l’ancienne citadelle d’Arbelles, et est entouree d’un vieux mur. On y aperqoit des 
ruines antiques. Les habitants sont presque tous Ivurdes ou Chaldeens; des tribus 
Yesides demeurent dans les environs. 
Anall, batie en plaine sur la rive occidentale de l’Eupbrate, passe pour avoir 
donne naissance au prophete Jeremie. On y cultive le dattier, l’oranger, le figuier, 
l’abricotier, le grenadier, le pranier et d’autres arbres ä fruits, ainsi que le sorgho. 
Hille, ville assez considerable et importante par ses fabriques, est batie au mi- 
lieu d’une foret de palmiers, sur les ruines de Babylone, et avec les briques meines 
tirees de ces ruines, qu’on voit au loin s’etendre des deux cötes de l’Euphrate, dans 
un rayon de plus de 10 kilometres. A 8 kilometres environ de Hille, on remarque 
les restes d’une immense construotion antique qu’on appelle Birs-Nimroud, ou tour 
de Nemrod. 
Kerbela ou Meched Hussein, et Meched Ali, sont peu eloignees de Hille. La pre- 
miere de ces deux villes n’en est distante que de 28 kilometres environ au nord- 
ouest. On y Hsite un grand djami bati, dit-on, exactement ä l’endroit oü Hussein, 
petit fils du prophete Mohammed, a ete foule aux pieds des chevaux et enterre ; on y 
visite egalement les tombeaux de plusieurs de ses parents et amis, tues ä la bataille 
de Kerbela. Le tombeau du prophete Ezechiel est pres de Meched Hussein, dans le 
village de Kehl; il est mure et garde par une famille arabe, qui vit des contributions 
qu’elle leve sur la foule des Juifs qui viennent en pelerinage a ce tombeau. 
Meched Ali, ville un peu plus considerable que Kerbela, est situee a 32 kilo 
metres au sud de Hille et a 24 kilometres de la rive droite de l’Euphrate. Le djami 
qu’on y a eleve en l’honneur d’Ali, gendre du prophete Mohammed, est orne d’un toit 
en cuivre dore au feu, don de Nadir Chah. Au dessus de ce döme est un alem qui, 
au lieu d’affecter, comme il est d’usage, soit la forme pure d’un croissant, soit cette 
meme figure interpretee en ornementation plus ou moins compliquee, represente une 
main etendue, celle d’Ali. Les environs de Meched Ali sont arides et steriles. L’eau 
qu’on y boit y est transportee a dos d’ane, d’une distance de 12 kilometres.
	            		
Koufa, ville autrefois fameuse, qui a donne son nom ä Fecriture Koufique, a etc batie en 639 de 1 ere chretienne, dans une contree basse et fertile, a l’est-nord-ouest de Meched Ali. On sait que le Koufique est Fecriture primitive du Koran. Les caracteres de cette ecriture sont fondes sur les alphabets liebreu et syriaque. Elle a ete inventee peu de temps avant le prophete Mohammed, et a continue detre em- ployee sur les monnaies jusqu’au huitieme siede de l’ere chretienne, et sur les mo- numents jusqu’aujourd’hui. Les Africains s’en servent encore pour des titres de livres. C’est avec les caracteres Koufiques que Ebn-Mokla a forme a Baghdad, en 938 de Fere chretienne, Fecriture niski, perfectionnee en 1031 par Ebn-Baouab, et pour la- quelle on se servit pour la premicre fois de roseaux fendus, tandis que le Koufique s’ecrivait avec des crayons ou des roseaux non fendus. Kerkouk, ancienne capitale du Kurdistan, est batie au bord d’un affluent du Tigre sur un grand rocher dans Fepaisseur duquel ses maisons sont taillees. C’est une place entouree de murailles et defendue par une citadelle. Chehrezor ou Karadjolan etait aussi la capitale d’une importante principaute Kurde, qui renfermait toute la partie meridionale du Kurdistan. A eile seule, eile mettait sur pied 15,000 pi'ade ou fantassins tandis que les quatre autres principautes dont se composait le Kurdistan n’en pouvaient fournir chacune qu’environ 10,000. On navigue sur le Tigre, FEuphrate et le Chatt-el-Arab au moyen de petits radeaux composes de Fassemblage de plusieurs planches, liees etroitement avec des cordes de jonc ou de palmier, sans chevilles et sans clous. Des outres, qu’on a soin d’enfler, soutiennent ces appareils sur la superficie du fleuve, de maniere qu’ils pren- nent tres peu cl’eau. II faut, pour conduire un pareil radeau, nomme kelek, de gran- deur moyenne, trois hommes dont deux sont occupes a ramer, tandis que le troisieme mouille presque continuellement la partie des outres restee liors de l’eau. On cesse de voguer lorsque la nuit tombe, et Fon se remet en route au petit jour, apres avoir gonfle de nouveau toutes les outres. A Baghdad, on voit passer sans cesse d’une rive a l’autre des bateaux d’un autre genre; ce sont les kanfas demi-spheriques, construits en branches de palmier. Des sources de bitume, qui ont fourni des materiaux ä la construction de Ba- bylone, se trouvent aux environs de Hit. Ainsworth en a etudie deux, dont l’une lim - pide, d’une amertume douceatre, exhale une odeur de sulfure d’ammonium. Elle mar- que 24° B. L’autre marque 29° 33’ R. On appelle le bitume qu’on en retire kara sa- kyz, c’est-ä-dire mastic noir, pour le distinguer du nefata (naphte) provenant d’autres sources situees sur la rive gauche de FEuphrate, ä 20 kilometres au dessous de Hit. Hy en a qui fournissent du petrole blanc, qu’on emploie dans la peinture a l’huile, et qui est exporte jusqu’aux Indes. Les Arabes se servent du mastic noir, qu’ils ap- pellent el geizer, pour calfater les kelek et les kanfas; ils en enduisent aussi des cru- ches de paille qui durent tres longtemps et conservent bien les liqueurs qu’on y met. Beaucoup d’Arabes ne connaissent pas d’autre maniere de voyager sur les fleuves
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