5
au jour, portant la date de l’annee 1489: c’est toute-
fois, pour notre pays, un honneur indisputable, que
d’avoir devance, dans ce progres, d’autres nations bien
plus puissantes, telles par exemple que la Russie, ou
l’art typographique n’eut acces qu’en 1565.
Cet art, protege d’une maniere efficace, comme in-
dubitablement il le fut par nos monarques (il suffit de
voir l’ordonnance du 20 Fevrier 1508,. par laquelle
notre roi, D. Manuel, accorda ä tous ceux qui exer-
gaient l’art de l’imprimerie, les gräces, les Privileges,
les libertes et honneurs dont jouissaient les gentilshom-
mes de sa maison), et non moins aide par la faveur
du public, l’art typographique, disons-nous, continua
d’etre cultive et de fleurir depuis cette annee, non seu-
lement dans le sein de la capitale, mais aussi dans
d’autres villes; et bientöt Leii’ia, Porto, Braga et Coim-
bra, s’enoi'gueillissaient de possöder en dedans de leurs
murailles ce puissant instrument du progres.
Ce furent aussi nos intrepides navigateurs et mis-
sionnaires qui, avec la civilisation et la lumiere de
l’evangile, porterent la typographie aux plages lointai-
nes, jusqu’aux derniers confins de l’Orient: Goa, l’opu-
lente metropole du vaste empire lusitanien en Asie, la
regut en 1560; et en ce ineme siede, eile fut egalement
implantee, soit par les mains ou par l’influence des por-
tugais, dans la commercante Macao (1590) et dans le
Japon eloigne (1593).
Nos premiers maitres en fait d’imprimerie, nous sont
venus de FAllemagne; c’etait bien naturel: les types aussi
peut-etre, les ustensiles et les presses indispensables.