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ces opferations sont effectufees par des ouvriers speciaux qui marquent ensuiteet
trempent les lames ; ä eette catfegorie d’ouvriers on paie 35 c. par douzaine,
la nourriture au compte du fabricant; cliaque ouvrier travaille en moyenne une
douzaine de couteaux par jour. Le polissage des lames s’exfecute au moyen de
grosses limes eonfectionnfees par les ouvriers eux-memes avec l’acier des patrons,
et la trempe se fait dans de l’huile de lin ou de chenevis, de poisson ou de pho-
que, k laquelle on ajoute du sei de cuisine Dans 20 livres d’huile de chanvre
on peut avec avantage tremper jusqu a 50 douzaines de couteaux, d ou il suit
qu’en comptant la livre a 8 c. on aura une depense de 3 V* c. pour cliaque
douzaine de couteaux.
Dans l’huile de baieine l’acier se trempe plus fortement, mais comme eile
cst plus chfere (jusqu a 4 r. le poud) on ne l’emploie que pour les plus hautes
qualites de couteaux. L’af'filage des lames se fait a la pourpre avec un reflet
bleuätre.
Les fourchettes se forgent avec du fer, a l’exception des branches, pourles-
quelles on emploie de l’acier; les premieres qualites seules se font avec de l’acier
fondu pur.
La forge des fourchettes s'opfere ordinairement par deux ouvriers avec-le
concours d’un aide. Deux forgerons peuvent forger en une semaine jusqu a 40
douzaines de fourchettes en recevant du fabricant, outre le fer et l’acier nfeces-
saires, une somnie moyenne de 35 cop. par douzaine; sur cliaque douzaine de
fourchettes il leur reste 14 cop de benefice net, et sur les 40 douzaines, 5 r.
60 c. pour cleux ouvriers, c’est-a-dire autant que pour la lorge des couteaux.
Pour les fourchettes de prix en acier fondu, on paie 50 cop et meine 1 r. rien
que pour la forge.
La derniere main pour les couteaux de table s opfere de meine en paitie
au dehors, en partie dans les fabriques; eile consiste dans la fabrication des laine»,
mais avant tout on en öte une surface mince noire exterieure et on lui dünne
un aspect poli. Cette Operation s’effectue successivement, d’abord sur une
pierre ä aiguiser sfeche ou mouillee, et ensuite sur une roue en bois dont la
jante est couverte d’un fernen assez gros adhferent a la colle forte, puis sur
une seconde roue enduite de graisse de bceuf ou de suit et recouverte d un
fernen plus fin, enfin sur une troisifeme meule enduite d’emeri et de savon. En
suite les lames se polissent sur une quatrifeme meule garnie de peau d’felan;
ici le polissage s’opfere de deux maniferes : ou sur la face blanche, ou sur la face
noire; dans le premier cas, la peau d’felan est enduite d’une compositum
particulifere de poudre d’emeri extremement fine, de eire jaune, de graisse
de boeuf et d’arsenic blanc. Par suite de cette Operation, la surface des cou
teaux acquiert un aspect brillant, mais reste couverte de petites mar-