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categorie peut faire par semaine, il lui reste 3 roubles de gain net. Le noir-
cissage des manches est effectixe par des femines.
Les canifs et les couteaux pliants (a jointure) de differentes especes ont
une fabrication plus compliquee ' ils passent ordinairement par un plus grand
nombre de mains. L’organisation de cette industrie est d’ailleurs dans son
ensemble ä peu prös la mgme que celle des couteaux de table, avec cette parti-
cularitd toutefois que le forgeron doit preparer non seulement les lames, mais
encore les ressorts, qui se font toujours en acier fondu.
Les localit6s oü Ton s’occupe specialemcnt de la forge des lames sont
situees dans le district de Gorbatow (gouvernement de Nijni); c est entre autres
le village de Vorsma, qui peilt gtre eite au premier rang, puis viennent les
villages de Davidkovo, de Boulatnikovo, de Mordovskoie et d’autros de moins
d’importance. Quant aux canifs et couteaux de voyage, independamment du
village de Vorsma, ils se forgent encore dans ceux de Groudzmo, de Dolotkovo,
de Jasentz, de Kichkine, de Korovine, et de Kichäme.
La forge des lames est confiee ä des forgerons. Pour chaque douzame
de canifs a deux lames, par exemple, un forgeron recoit du fabricant 37 c. en
lui fournissant les ressorts, et il peut en forger 34 douzaines par semaine; il
s’ensuit qu’il gagne 2 r. 35 c. par semaine.
Le salaire des ouvriers pour la confection ou pour les diverses operations
de la.fabrication d’un bon canif a deux lames, s eleve a 30 c. pour un faiseur
de lames et a 90 c. pour un faiseur de manches. Le trempeur ref.oit 80 c.
par douzaine de lames et le polisseur 40 c.; on paie a une polisseuse 81/2 e,,
30 c. ä un ornementeur, 6 c. a un repasgeur et 2 c. a 1 emballour. Tous ces
ouvriers vivent ä leur compte, et ceux qui travaillent dans les fabriques ne
repoivent des patrons que le charbon, l’huile ou la graisse, et les petiles limes ,
quant aux (icouanes et aux brunissoirs pour le polissage, ils les confectionnent
eux-memes avec des matieres premiäres donnees par les patrons ; les polisseurs
doivent fournir leur propre ejneri, leur huile et leur suif et ne tiennent du pa-
tron que les appareils moteurs. Le salaire de chaque ouvrier est de 1 r. 50 c.
a 2 r. par semaine.
L’organisation de la fabrication des couteaux ä pain, ä cuir de bottes
(tranchets) pour bourreliers et autres, qui s’est concentree dans le village de
Vatchi, district de Mourom, presente le meine aspect que celle des autres
ouvrages de coutellerie. Quelques-uns des travaux qui s’y rattachent, no-
tamment le travail de forge, sont executes par Fouvrier ä domicile et d’autres,
comme le timbrage et le trempage, s’effectuent surtout dans l’etablissement