MONUMENTS HISTORIQUES. — ANNEXES.
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Le decrel du a5 mars i852 n’est pas applicable au Service des monumenls historiques.
Paris, le 22 avrii i852.
Monsieur le Prefet, vous avez remarque' que le de'cret du 25 mars i852
ne change rien a l’instruction que doivent recevoir les affaires relatives a la
restauration et ä la Conservation des monuments historiques. II est plus que
jamais necessaire que ces affaires soient soumises au contröle de l’administra-
ti°n centrale, et que tous les travaux qui s’exdcutent dans nos edifices natio-
naux participent a la meine surveillance. Pendant longtemps nos monuments
ont eie' prcsque abandonne's; aujourd’hui que le gotit des recherches arche'o-
logiquesest tres-re'pandu, ils sont exposesä des expe'riences dangereuses. Unzele
maladroit peutavoir des consequences aussi fächeuses que la ne'gligence, et
des reparations mal dirigees laissent toujours des traces plus funestes que le
defaut dentretien. II importe que tous les projels de reparations pour des mo
numents historiques soient examine's avec un soin particulier, et ne soient mis
ä execution qu’apres l’avis de personnes compe'tentes. Vous savez, Monsieur le
Prefet, qu’une Commission spe'ciale a M institude ä cet effet aupres de mon
departement. Je veillerai ä ce que l’expe'dition des affaires que vous me trans-
mettrez ait lieu aussi promptement que possible.
Los fonds dont je dispose pour la Conservation des monuments historiques
sont malheureusement fort resfreints. Je m’appliquerai ä en faire la re'partition,
en ayant egard ä la nature des besoins, ä leur urgence, et aussi aux sacrifices
que les communes et Jes departements auront faits de leur cdte.
Vous aurez soin de m’entretenir non-seulement des reparations pour les-
queiles le concours de mon administration est re'clame, mais encore de celles
dont la de'pense aurait lieu au moyen de ressources locales. Je dois vous rap-
peler que ma surveillance s’e'tend sur tous les monumenls classeis, et que nulle
espäce de travaux ne doit y etre entreprise sans mon aulorisation.
Je de'sire qu’il me soit possihle d’employer des architectes de votre de'parlc-
ment. Cependant j’ai reconnu la necessite' de ne confier la restauration d’e'di-
fices tres-importants qua des hommes dont l’experience m’est bien eonnue,et
souvent je chargerai des architectes de Paris de diriger ces travaux. Je vous
prie de les aider de votre influence, et d’empecher surtout que d’autres travaux
ne s’executent dans le meine monument sous la direction d’autres architectes.
II arrive, en effet, quelquefois que des communes, des fahriques ou des
particuliers, disposant de fonds plus ou moins considerables, secroientle droit
d en faire emploi dans un monument historique, sans en avoir obtenu i’auto-
risation, et par 1 entremise d’arcliitectes qui n’ont pas le talent ou l’experience
ne'cessaires pour les reparations dont on les charge. Ces reparations peuvent
elre nuisibles, alte'rer le caraclere des edifices, ou rneme en compromettre
la Conservation. Souvent, et c’est le moindre mal qui puisse en re'sulter,
elles dissipcnt des ressources qui pourraient etre plus utilement employees.
Je compte que vous emploierez votre influence pour rappeier aux communes
et aux fabriques de votre departement leurs veritables inte'rets, et vous leur