12 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
liquides filtrtis, traites par la chaux; de fapon que le gaz carbonique en
partie, et l’ammoniaque eil totalit^, renfrent constamment dans le courant
de la fabrication. L’exces de gaz carbonique necessaire, celui qui est ex-
porte dans le carbonate de soude, est produit, en nieme temps que la
chaux deslinee ä revivifier l’ammoniaque, par la decomposition du cal-
caire dans un four ä chaux.
Ce procede a ^te realise en grand, cn 1855 et 1856, a Puteaux, par
MM. Schloesing et Rolland, ii l’aide de dispositionsfort bien raisonn^es et
tres-ingenieuses, que les auteurs ont fait connailre, en 1868 , dans les
Annales de cliimie et de physique (i* sdrie, tome XIV, p. 12).
L’usine de Puteaux, fondee en vue d’une experimentation, n’etait pas
placee dans les conditions de lieu et d’installation necessairespourproduire
ä des prix remuneraleurs, et la societe, formee par les inventeurs, devait
creer une usine importante sur une mine oii eile aurait puise de l’eau
salee. Mais eile fut arretee par une question de legislation interpretee ä
son desavantage. — Le procede par l’ammoniaque perd un tiers environ
du sei mis en oeuvre, et il en laut 180 kilogrammes pour i oo kilogrammes
de carbonate de soude. — N’etait-il pas equitable de payer l’impöt 1 sur le
carbonate de soude produit, plutöt que sur la totalite du sei puise, puis-
qu’un tiers de ce sei serait rejele avec les eaux chargees de chlorure de cal
cium? L’administration exigea lo droit sur la totalite de l’eau salee admise
dans l’usine, de fagon que le carbonale de soude se trouva greve d’un impot
de i 8 francs par ioo kilogrammes. C’est cette exigence regrettable du lisc,
r<5duisant dans une trop forte proportion la marge des benefices, qui fut la
principale cause pour lacjuelle la societe de Puteaux dut renoncer ä son
projet d’etablissement.
L’avantage le plus seduisant de ce procede, ne fut-ce qu’au point de vue
de la salubrite, consiste dans la suppression des chambres de ploinb, des
foui's ä sulfate et des fours a soude, avec tout le cortege de leurs vapeurs
incommodes plus ou rnoins düliciles a condenser. Mais, etant donnee une
source d’eau salee abondantc, le procede parait etre, en outre, reellement
economique : ü reduit de plus de moititi la quantite de charbou employee
a la fabrication du sei de soude. Parmi les inconvenients qu’il presente,
inddpendamment de la perte d’un tiers du sei employe, il faut citer les
pertes toujours inevitables de sels ammoniacaux plus ou moins volatils ou
solubles, lesquels croissent rapidement avec l’eldvation de la temperature.
Quoi qu’il en soit, le procede a ete repris en Belgique par M. Ernest
Solvay, qui l’a plus ou moins modiße et perfeclionne, et a pu etre defini-
1 A cette eporjue e.xistait un impöt de 10 francs snr le sei. Cet impöt a ete alioli en )86i.