lä que pour la forme, pour la bonne symetrie de tout l’ensemble du costume, car Ies
hautes classes albanaises ne portent plus aujourd’hui d’armes qu’en temps de guerre;
leurs relations interieures sont devenues des plus pacifiques. Les autres pieces du cos
tume albanais sont le fistan ou jupe blanche ä tuyaux roides et evases; les dizlik ou
guetres brodees en or sur le meme modele que le haut de rhabillement, et rattachees au
caleQon par des jarretieres en tissu d’or, aux bouts retombant sur la jambe; le bas des
guetres couvre en grande partie les elegants tcharik ä pointes recourbees (ä la poulaine)
qui terminent avec une grace qui n’est pas exempte d’affeterie ce beau costume; des
pompons de soie floconneuse se balancent tout le long de l’extremite de cette chaus-
sure d’apparat, evidemment destinee ä representer et non ä servir utilement.
Figure 2: eiche dame aenaout de yanüa.
Yoici un veritable chef-d’oeuvre de grace et d’elegance somptueuse. Un peu au
dessus de la moyenne du prix des costumes de dame arnaout, celui-ci coüte, ä Yan'ia,
2,720 francs.
Pour coiffure, la dame arnaout porte un fez coquet, de basse forme, dont le feutre
rouge et le puskul bleu servent de fond ä toute une garniture de fils d’or termines par
de petites boules de meme metal, qui se balancent au gre de sa marche ondoyante avec
un bruissement harmonieux.
Sa chemise de beurundjuk (soie cuite crespelee) est lamee d’argent et finement
brodee ä jour. Un entari de satin ä jupe ä la franka, ä longues manches ouvertes, est
assujetti ä sa taille souple par un yelek ä boutons en grelots, recouvert d’un mintan
ä manches plus larges et plus longues que celles de Ventari, qu’elles enveloppent sans
les cacher entierement. Ces trois pieces du costume sont d’une meme etoffe, et le dessin
des magnifiques broderies qui les ornent est compose et execute avec un soin parti-
culier de maniere a former un ensemble decoratif harmonieux, oü chaque detail a son
importance. Un djubbe de velours, sans manches, corrige par sa couleur sombre, intense ;
mais douce aux yeux, ce que pourrait avoir de trop eclatant et de trop uniforme le reste
du costume. Sur ce djubbe, hart du brodeur s’est donne large carriere. Tous les points
imaginables s’y marient en accord parfait; le ganse, la soutache, le point de couchure,
la finition, s’y deroulent, s’y entrelacent en fleurs, en rinceaux, en epis d’or, au gre du
caprice de l’artiste. Bien de mieux compose, de plus delicatement acheve, ne saurait
se voir.
Des paboudj tres simples, sans pompons, sans fioritures, terminent ce costume
dont aucun autre bijou que des boucles d’oreille sans pretention ne vient rompre
rharmonie, noble et severe autant que riche.