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PLANCHE VI.
Figure 1 : habitant musulman d’andbinople.
On peut augurer deja de l’aspect general de ce costume, compare ä celui de l’habi-
tant chretien (figure 3), que le contingent actif de la population d’Andrinople, dans lc
sens propre du mot actif, celui qui va, qui vient, qui remue, qui travaille des pieds et
des mains, de tout le corps, plutöt que de la tete (excepte, bien entendu, le personnel
administratif) c’est le contingent musulman.
En effet, rien dans ce costume qui ne semble combine rationnellement pour favo-
riser l’action. Le, potour, serre sur les jambes, va s’elargissant du genou au dessus des
reins ; mais sans prendre des proportions assez amples pour gener la marclie lä plus
rapide. Le djamadan, (gilet croise), a des manches ni trop etroites, ni trop larges,
comme il convient pour avoir les bras libres. üne epaisse et chaude ceinture de laine
relie etroitement les deux parties haute et hasse de rhabillement, et retient chaque
piece solidement ä son poste. Le tchepken, ornement quand • il fait chaud, Supple
ment de cloture, double porte du corps qu’on ferme avec soin quand il fait froid, est
deforme svelte et bien decoupee, de fa(jon ä ne jamais embarrasser. Une fine broderie
de soie et laine, noire et bleue, court sur toutes les pieces du costume et met
en relief leur coupe elegante; le djamadan et le tchepken, destines ä accompagner de
plus pres le visage, et presentant des surfaces planes regulieres, servent de champ
principal ä ce theme ornemental ä travers lequel se jouent d’innombrables fioritures.
Les motifs principaux sont sobrement repetes avec de legeres variantes sur les faces
exterieures du potour, et reviennent etendre complaisamment toutes lcurs complica-
tions les plus inextricables le long des fausses guetres qui rejoignent les chaussures
yemeni rouges dont les pieds sont couverts. La tete est coiffee d’un fez ä la mode de
Constantinople, et un couteau ä manche d’ivoire, reposant tranquillement dans sa
gaine de maroquin vert, est enfonce dans la ceinture.