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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
lc sol de la mere patrie. De ccs ddificcs, les prcmiers construits furent les
amphitbeätres, dont les jeux sanglants, qui repondaient si bien aux ins-
tincts des peuples soumis, scrvirent en quelque sorte de trait d’union entre
les vainqueurs et les vaincus.
C’est ainsi que s’^leverent a Arles, ii Nimes, a Frejus, ä Bcziers, a
Senlis, a Bordeaux, ä Poitiers, a Saintcs, ä Lutecc, enfin sur presque
tous les points principaux de la Gaule, ces immenses nmphitheätres dont
nous admirons encore les restes imposants.
Placd sur le point culminant de la ville, celui d’Arles semble couronner
de ses arcades superieures cettc anlique eite. L’epoque precise de sa cons-
truction ne nous est point connue v on peut cependant l’etablir approxi-
mativement. On sait, en effet, que le premier amphitheatre en pierre fut
conslruit a Rome sous le regne d’Auguste. Or, en supposant que quelques
anndes se soient ecoul6es avant que cet exemple ait öte suivi par les colo-
nies, on peut affirmer, sans crainte d’erreur, que la ville d’Arles, qui
c5tait alors la Rome des Gaules, fut une des premieres ä l’imiter.
L’amphitheätre d’Arles est-il plus ancien que celui de Nimes? Cette
question, tres controversee, partage nos archeologues les plus distinguds.
Suivant les uns, l’influence des monuments grecs, qui se fait encore
sentir dans l’ampbitheatre d’Arles, lui assigne une date anterieure ä cellc
des arenes de Nimes, dont tous les profils sont exclusivement romains; lo
Systeme d’ecoulement des eaux, mieux Studie dans le colisee de la colonie
nimoise, leur parait d’ailleurs le resultat d’exp4riences faites sur un mo-
nument semblable deja construit. Les autres font remarquer, 4 l’appui de
l’opinion contraire, les proportions beaucoup plus elegantes de l’amphi-
th^ätre d’Arles, et signalent, dans celui de Nimes, des defauts que l’on
semble avoir evites et coi'riges dans le monument voisin; ils citent notam-
ment, parmi les ameliorations dont celui-ci aurait profit^, le raccordement
du centre des arcs interieurs ou exterieurs du deuxieme etage, qui, ä
Nimes, ne s’accordent pas, ce qui jette sur les cintres de ce dernier edifice
une apparence de desunion et de gaucherie disgracieuses.
Sans discuter la question qu’elles soulevent, nous reviendrons tout ä
l’heure sur ces observations comparatives; eiles nous reveleront, sur le
monument qui nous occupe, des particularites qui completeront la des-
cription que nous nous proposons den faire.
Avant d’entrer dans cette description, rappelons ici sommairement les
diverses parties d’un amphitheätre complet. 11 sera plus facile ainsi de se
rendre cornpte exactement des dispositions speciales a, celui que nous
^tudions.
RL’interieur formait comrae une cavite clliptiquc (cavea) entourec,