INSTRUCTION PRIMA1RE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. A99
luteur autrichien de Baden que le Jury a recompense pour avoir fabrique
de ses mains toute une collection de petits modeles en bois. Mais combien
peu, ayant du matin jusqu’au soir une centaine d’enfants de force tres-
inegale ä conduire, occupes souvent durant la soirec par le cours d’adultes,
obliges de plus a se creer par des occupations exterieures un Supplement
de revenu pour vivre, ont le loisir süffisant! Que ceux qui dirigent l’ins-
truction s’appliquent ä leur donner moins d’eleves et plus de temps, et ils
auront prepare la solution de cette question comine celle de beaucoup
d’autres problemes pedagogiques. En attendant, ils peuvent encourager
par des recompenses ceux qui, sans rien retrancher du fonds principal de
leur enseignement, ont assez d’ardeur pour intdresser leurs eleves et leur
ouvrir Fintelligence par quelques-unes de ces connaissances accessoires.
Le premier fonds de toute instruction primaire consiste dans la lecture,
Fecriture et le calcul. La comparaison des details entre des nations di
verses n’est pas toujours possible sur ces matieres, parce que lcs moyens
varient suivant le but a atteindre. C’est ainsi que les pays de langue alle-
rnande pratiquent communement la methode d’ecriture-lecture (schreiben
lesen), par laquelle ils apprennent aux enfants ä former et a lire & la fois
tres-rapidement leurs lettres, non dans Fordre alphabetique, mais dans
Fordre suivant lequel lesjambages s’engendrent les uns par les autres. En
frangais, ou les lettres peuvent avoir des sons tres-dilferents selon leur posi-
tion, cette methode ne saurait, je pense, posscder la meme elficacite.
Neanmoins M. Massicault avait expose les tableaux d’une methode d’e-
criture rationnelle, fondee sur la generalion des lettres par leurs eldments
les plus simples. Un autre exposant franc;ais, M. Flament, de Douai, a eu
une medaiile de mdrite pour ses modeles d’ecriture; deux methodes de
lecture, le syllabateur de M. Henri Gervais, tres-employe dans nos eeoles,
et la methode de M. Henrion, ont ete recompens^es. D’autres qui n’ont
pas el4 expos4es ou qui n’on! pas ete recompens^es, telles que- les cabiers
Gedalge, auraient pu aspirer a l’etre.
On s’est beaucoup ingenie, en France comme a Felranger, et non sans
succes, a faciiiter aux enfanls leur premiere entree dans le ternple de la
Science. 11 est certain que le sujet merite f|u’on s’en occupe; la represen-
tation des sons par les lettres et les syllabes est une chose assurement
tres-malaisee a faire comprendre ä des intelligences naissantes, et, quoique
un peu moins ardue parce quelle est de pure imitation, Fecriture n’est
pas sans difficult^ pour des mains de six ans.
Nous nous sommes trop longtemps engouds de Fdcriture dite anglaise,
laquelle a le corps maigre, occupe beaucoup de place sur le papier, et
degdnere souvenl en ^ pattes de mouches» peu lisibles : on en revient.
3-2.