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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
J’aime mieux une cursive un peu ronde et Lien nourrie; on ecrit avant
tout pnur dtre lu sans peine. La Belgique exposait de bons modeles traces
dans ce Systeme; mais ses cahiers avaient l’inconvenient de certaines me-
thodes franjaises qui guident de trop pres l’eleve : lorsque celui-ci a seule-
ment a repasser a l’encre des traits indiques d’avance, il le fait d’une main
timide et tremblante. J’aime mieux qu’il imite librement un bon modele,
au risque de faire mal d’abord, mais ä condition que les maitres surveillent
attentivement au debut la position des doigts, du cahier et de la plume;
il prend ainsi de bonne heure la juslesse de l’oeil et la bardiesse de la main.
J’ai vu des enfants qui, ayant die mis des le premier jour en face d’une
feuille de papier blanc non reglee, mais sous la direction d’un rnaitre
intelligent, ecrivaient couramment avant Tage de six ans.
Le boulier-compteur est, avec le tableau noir, le principal objet du
materiel de Faritbmetique. Il y en avait beaucoup a l’Exposition; il y en
a surtout de trop compliques. Un pareil instrument doit etre simple. Ceux
qui m’ont paru presenter quelque disposition particuliere digne d’atten-
tion sont le boulier de M mf Pape-Carpantier, connu depuis longtemps
deja, et l’aritbmometre de M. Petry, de Mons, qui, munis tous deux d’un
tableau noir surmonte d’autant de lignes verticales qu’il y a de colonnes,
permettent d’ecrire les nombres au-dessous des lignes a mesure qu’on les
forme avec des boules : l’eleve apprend en meine temps la numeration
ecrite et la numeration parlee. Il peut meine, par une disposition inge-
nieuse de l’appareil Petry, etre exerce sur la numeration des nombres
decimaux aussi bien que sur cellc des nombres entiers.
Apres avoirtrace lamarche du progres de nos ecoles primaires en gene
ral, il reste a citer quelques-unes des ecoles privees qui ont ete l’objet
d’une mentionparticuliere: celle que MM. Canson et Montgolfier ont fondde
dans leur papeterie d’Annonay, celle de l’usine du Creusot, qui avait deja
ete tres-remarquee en 1867, l’Ecole d’apprentis de M. Hayem, t) Paris;
l’Ecole d’apprentis typographes de M. Chaix, 1 Ecoles d’apprenties de
M' ne Cobadon. La loi de 18/11 sur le travail des enfants dans les manufac-
tures avait presque fait aux grandes usines et aux manufactures isolees une
Obligation d’avoir une ecole dans laquelle les enfants pussent s’instruire
pendant un certain nombre d’heures. Si tous ne Font pas fait, un grand
nombre du moins ont pris au serieux cette fonction du patronage, et,
jusque dans la moyenne industrie, de bonnes dcoles ont et4 fondees qui
apportent leur contingent d’efforts dans la bitte contre l’ignorance. Peu
s’4taient presentes a l’Exposition; il faut citer cependant encore l’etablisse-
ment de M. Groult, qui s’est applique a faire gagner h l’enfant par son
travail le prix de son education; celui de M. Manie, dont les belles fon-