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Les ouvrages forgds, mais non encore acheves, sont envoyes ensuite dans
les villages de Pavlovo, de Vorsma et aiitres, aux ouvriers et fabrieants locanx
qui s’occupent exclusivement du montage et de l’achüvement de la coutellerie.
Ija feige des couteaux, de meine que celle des fourchettes, est principalement
concentreo dans le district de Mourom ; les premieres fourchettes, au dire des
vieillards, ont ete forgees dans la commune d’Oziablikow par les celübres
manoeuv ies de Katkow, connus par leur habilete, qui ont eleve cette
industiie au degie de peifection quelle a atteiut aujourdhui. Les plus petits
artisans memes, qui s’occupent de la fabrication des couteaux de table, trou-
vent plus avantageux de se les procurer tout forges des journaliers ou forge-
rons que de les forger eux-memes, attendu que dans les villages du district
de Mourom oü tous les paysans s’occupent d’agriculture et font eux-memes
leurs rdcoltes, la main d’oeuvre est bien moins coüteuse qu’a Pavlovo, oü
les ouvriers sont obliges d’acheter dans les bazars tout ce qui leur est in
dispensable pour leur entretien.
Pour la fabrication des couteaux de table et des fourchettes, on emploie
ordinairement des proeedes manuels. Les couteaux de table se forgent avec
de l’acier fondu ; mais pour les grands couteaux, on les fait en fer ; le dos du
couteau ou talon se fait egalement en fer. Avec de l’acier bien cuit et forge on
labriqne les lames auxquelles on donne la forme voulue ; ensuite cette lame est
separee du metaldont l’excedant sous forme de rognuressert a la fabricatibn des
autres parties des couteaux. La preparation de la lame se fait a plusieurs reprises
a l’aide des moyens les plus simples et sans le secours d’aucun balancier. Cette
lame une fois prete on larepasse üla forge avec le plus grand soin, en la chauf-
lant davanta 0 e au tranchant, puis on la faconne d’apres le modele et entin on
l’aiguise.
Pour une douzaine de bons couteaux ordinaires un forgeron recoit 50 c.,
pour les couteaux les plus communs, d’un travail moins soignb, 35 c. la douzaine,
y compris le materiel qu’il recoit du fabricant qui fait la commande. Dans l’es-
pace d’une semaine, un forgeron peut preparer jusqu’a 24 douzaines de lames
et recoit environ 50 c., ce qui fait 12 c. de beneflce par douzaine, ou 2 r. 88 c.
par semaine.
Les couteaux d’acier fondu-se font plutöt au poids; on n’emploie guere
plus de deux livres d aeier pour une douzaine de couteaux. Le salaire d’un
forgeron est plus considörable : pour le travail seulement on paie pour les
couteaux de forme ordinaire jüsqu’a 35 c.; pour quelques nouvelles formes on
paie jusqu’a 1 r.
Le coupage et l’aiguisage des lames ont lieu chez les ouvriers degrossis-
seurs pour les qualites inferieures de couteaux, — ou dans les fabriques, oü