Z,50 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Campagne et qm fait face a la grosse barbacane batie en bas de 1 escaipe-
ment servant de base a la eite.
Pour faire bien comprendre les dispositions tres-compliquees de cette
partie du cbäteau, il faut que nous descendions ä la barbacane, et que, suc-
cessivement, nous passions par tous ces dätours si ingänieusement combines
pour rendre impossible l’acces du cbäteau du debors. Malheureureusement,
la barbacane fut demolie, il y a trente ans environ, pour bätir une usine
dans le faubourgle long de l’Aude; cette destruction est tres-regrettable,
car, au dire de toutes les personnes qui ont vu cette enorme construction,
eile produisait un grand effet et etait elev^e avec un soin particulier. Je
n’ai pu retrouver, en fouillant assez profondement, que ses fondations et
ses premieres assises. La barbacane avait ete elevee tres-probablement par
saint Louis, comme la plupart des restaurations et adjonclions faites au
chäteau. Elle contenait trois dtages de meurtrieres, et un chemin de ronde
superieur crenel^ avec des hourds. Elle n’etait pas couverte, son immense
etendue ne le permettait guere, et il est probable qu’ä l Interieur, des
portiques de bois mettaient les defenseurs ä l’abri de la pluie et des pro-
jectiles lances en bombe. Un grand ouvrage palissade en bois l’entourait ä
Vexterieur et protegeait ses abords. Enfin, la porte servant aux sorties ou
aux retraites etait percee dans le flanc de la courtine nord ou grand cou-
loir rnontant ä la eite, et se trouvait ainsi masquee par la saillie de la bar
bacane.
Cette montee fortifiee est assez etroite ä son embouebure dans la bar-
bacane; eile s’elargissait jusqu’au point ou, formant un coude, olle s’avan-
cait perpendiculairement au cbäteau, afm d’etre battue de face par les
assi<%es postes sur la double enceinte ou dans le chäteau meine; pms,
arriväe au pied de l’enceinte exterieure, eile la longeait du nord au sud
pour arriver ä une premiere porte dont il ne reste que les pieds-droits.
De distance en distance, dans le parcours de ce cbemin fortifiä, etaient
disposes des parapets perces de meurtrieres avec de petits escahers et des
portes ou barrieres, ces petits escahers ne se trouvant pas en face les uns
des autres, mais se contrariant. Apres avoir franchi la premiere poitc, de-
fendue probablement par un mächicoulis, il fallait longer un parapet pre-
nant l’assaillant de flanc, franchir une barriäre, se detourner brusquement
et forcer une seconde porte : alors on se trouvait devant un ouvrage con-
siderable et bien defendu. C’est un couloir long, surmonte de deux ätages
sous lesquels il fallait passer. Le premier battait la derniere porte au moyen
d’une defense en bois, et etait perce de mächicoulis dans la longueur du pas-
sage. Le second communiquait aux creneaux donnant soit a 1 exterieur, du
rote des rampes, soit au-dessus ne l’entrec meme de ce passage. Le plan-