AGRICULTURE.
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Par un acle du Congres, en dato du a juillet 1862 , donation a et6
faite d’unc surface de terres publiques grande comme la France, aux Etats
qui ont fait les Fonds necessaires pour l’erection et les frais de premier eta-
blissemcnt d’ecoles centrales d’agriculture, du commerce et de l’industrie.
La legislation des Etats-Unis s’est ingeniee a ddicter toutes les disposi-
lions de nature ä rendre la propriete le plus accessible a tous les colons
et a un prix excessivement bas (quelques Francs par hectare); des bureaux
sont ouverts a cet eilet, et, en dehors des vcntes publiques ([ui ont lieu a
certaines epoques, chacun peut faire cboix du lot qui lui convient, pour
le prix moyen de la derniere adjudication publique. On n attcnd ni un
mois, ni une semainc, ni un jour son titre de propriete, on le rccoit
seance tenantc, et le jour meme on peut prendre possession de son bien, et
tout cela sans frais a la charge des colons.
L’accroissement de la valeur du cheptel et du materiel des fermes a
suivi, pcndant les dix dernieres annees, celui du capital foncier.
En 1870, les fermes etaient dvalu6es, comme fonds, a 46,3 15,000 fr.,
cc qui fait une moycnne de 1 7,5oo francs par exploitation, 011 276 francs
par bectare.
Le capital cngage par la culture en machines et Instruments aratoires
etait, a la meme epoque, de 1,685 millions de francs, et le capital vivant
elait evalue ä 7,626 millions; soit en tout 9,311 millions de francs 1 .
C’est par ferme 3,5oo francs et par hectare 55 francs. On peut compter
65 francs au maximum en y ajoulant la valeur des semences.
Ces chiffres sont bien infericurs pour l’unite de surface a ce qu’ils sont
en France. Si nous examinons le capital travail, qui est le troisieme agent
de la production, nous le trouvons cncorc plus faible relativement. Les
Etats-Unis, d’apres les dernieres statistiques, auraient depense en 1870,
en salaires et frais d’entretien des ouvriers ruraux, une somme de
i,555 millions de francs. Cetlc somme, repartie entre les 2,660,000 ex-
ploitations existant a celle epoque, donne une depense moycnne de
58-4 francs par ferme, ou de q fr. 3o cent. par hectare : et cependant les
salaires sont excessifs aux Etats-Unis; la main-d’ceuvre fait encore plus
defaut que dans nos contrees. Le laboureur intelligent, verso dans la pra-
tique du melier, gagne aisement 10 a 12 francs par jour. Dans les dis—
tricts du Pacifique et dans les terriloires non encore erig6s en Etats, sa
1 Le nombre des chevanx de ferme, en
1870, elait de 7,160,000.
Le nombre des bccufs de travail elait, a la
meine epoque, de i,3oo,ooo.
On peut eslimer, d’apres ces chiffres, qu’il
y a 1 tele de bete de travail adulte pour
19 bectares cultives aux £tats-Unis, proportion
de la culture extensive.
La culture intensive en a le double, sinon le
Iriple.