258 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
rrive l’application des fonds disponibles a des Iravaux de consolidalion.
On agit donc a son insu, et Fon s’adresse a quelque artiste, la pluparl du
tcrnps inhabile a diriger les travaux qui lui sont confies. Le monument y
pertl de son caractere et de son interet; il risque plus encore. Quelque
grave desordre vient-d ä l’altcindre, les ressources locales se (rouvent
epuisees, et la Commission des monumcnts bistoriques se trouve reduite a
l’impuissance l . n
Les instructions ministerielles sont formelles; dies portent que nul tra-
vail de restauration, de construction ou meine de simple reparation, ne
pcut etre entrepris dans un monument classe, sans que le projet ait ete
soumis ä Fexamen et a Fapprobation de la Commission des monuments
bistoriques, et ces instructions ont du etre portdes de nouveau a la con-
naissance des prefets par lesdeux circulaires recentes du Ministre de Fins-
truction publique, des cultes et des beaux-arts, que nous publions ci-apres.
Nous avons dit que, a notre avis, comme ä celui de tous nos collegues
de la Commission des monuments bistoriques, les dispositions prises jus-
qu’a ce jour, et qui pouvaient sufFire pour la reglementation d’un Service
qu’il s’agissait de fonder en amenant les autorites locales et les populations
a se preoccuper de la Conservation de nos richesses monumentales, deve-
naient insuffisantes pour empecher le retour de faits analogues a ceux que
signale frequemment a la Commission notre actif et infaligable inspecteur
general M. Boeswillwald, et qui font l’objet de la nole speciale adressee
au Ministre par son collegue, note dont nous venons de citer quelques
fragments. Le Gouvernement italien nous a clonne Fexemple a suivre,
en mettant sous la protection d’une loi speciale la Conservation de ses
monuments nationaux et de ses richesses archeologiques. Le Service des
monuments bistoriques en France doit 4tre constitue sur une base so
lide, et les moyens d’aetion dont disposent ses inspecteurs generaux, de-
leguds par le Ministre pour veiller a Fexecution des mesures prescrites, ne
sont pas en rapporl avec Fimportance du but qu’il s’agit d’atteindre. Des
dispositions plus efficaces sont a Feinde en ce moment, et nous avons tout
lieu d’esperer que Fappui tutelaire d’une loi sagement elaboree, dont nul
ne pourra ignorer les prescriptions, viendra completer Fceuvre entreprise
par la Commission, loi d'interet public au premier clief, puisqu’elle aura
pour but de donner une sanclion elFicace aux mesures prises pour la Con
servation de nos richesses nationales, et d’assurer, sous peine d’une grave
responsabilite, Fexecution absolue des sages dispositions prescrites dans
les instructions ministerielles.
Rapporl Jo M. E. des Valliöres, 3o uiars 187a.