PHOTOGRAPHIE. 185
prouvent que la photographie franjaise, vu le nombre de ses exposants,
tient une place tres-imporlante dansle chiffre des recompenses; mais nous
devons ajouter que la plupart des autres nations, l’Autriche, l’Allemagne,
TAmeriquc du Nord surtout, ont fait de grands progres, et, si notre marche
venait a se ralentir, si nous ne savions pas profiter rapidement, comme
Tont fait nos concurrents etrangers, des exemples de travail et de progres
qui nous sont donnes, nous pourrions, avant peu, nous trouver d^passes.
Aux raisons indiquees ci-dessus, qui ontproduit un temps d’arret mo
mentane dans les progres de la photograpliie en France, nous pensons
devoir ajouter quelques causes generales qui cmpechent la photographie
et ses applications de prendre rapidement les developpements qui doivent
en etre la consequence forcöe dans un avenir plus ou moins ^ioign6.
Nous devons reconnaitre que, si nous comptons parmi les photograplies
un grand nombre d’hommes doues soit de l’instruction, soit de la volonte,
soit du sentiment artistique micessaires pour inventer de nouveaux pro-
cedes et produire de helles oeuvres, il en est aussi heaucoup qui ont pris
la photographie comme un metier qu’ils croient facile et donl ils ne tirent
que de mauvais resultats; ils ont rabaisse, dans l’opinion publique, une
invention nee des plus helles lois de foptique et de la chimie, si intime-
ment liee a hart lui-meme, que le plus souvent on ne pourrait len deta-
cher, invention dont les applications industrielles ne demanderaient qu’a
se developper, si le plus souvent les grandes industries graphiques ne Tac-
cueillaient avec une sorte de defiance et ne la rejetaient apr^s des essais
incomplets ou errones.
Ces causes ont ralenti l’ardeur premiere des amateurs; on ose a peine
dire qu’on pratique hart de Niepce, de Daguerre, de Talbot; on hesite ä
braver l’opinion publique, et la photograpbie se trouve en partie delaiss^e
par ceux-la meines qui, au debut, en suivaient les progres avec le plus de
plaisir.
Malgre les Services incontestables rendus par MM. Amand Durand,
Rousselon, Ives et Barret,Lefman et Lourdel, Finsucc&s de (juelques ten-
tatives mal combinees, parce que l’on demandait aux procedds plus <|u’ils
ne pouvaient encore donner, ou parce qu’on s’adressait ä des praticiens
insulfisants, retarde l’union de la photographie et de la typographie, et
concourt a la faire considerer comme une sorte d’industrie d^class^e, dans
laquelle le vulgaire ne veut voir qu’une fabrication de portraits.
Certes, la production des portraits est une brancbe importante de la
pholographie, une de celles <jui, tout en donnant de beaux benefices,
louche le plus ä l’art, si c’est un artiste qui la cultive; mais la n’est pas
l’avenir; il est lout entier, selon nous, dans l’alliance de la photographie