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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
teurs et les institutrices cn augmentant le nombre de leurs adjoinls de
manierc que chaque maitre, n’ayant que 5o a 80 erifants dans sa elasse.
put, directement et sans exces de fatigue, leur donner l’enseignement col-
lectif; en second lieu, ä rdgulariser renseignement en donnant aux ecoles
un programme commun, et cn elablissant dans ce but trois cours, cours
elementaire, cours intermediaire et cours superieur, confus de maniere que
chacun forme un certain ensemble de connaissances liees les unes aux
autres. Tel est le plan qu’a trace M. Greard, directeur de l’ensoignement
primaire du departement de la Seine, et qu’il a pousuivi avec perseve-
rance et avec succes, malgre les difficultes des temps qu’il a traverses.
Avec de Targcnt, le premier point pouvait etre resolu et l’a ete en gründe
partie par 1c dedoublement des classes. Dans une note redigee en vue de
la preparation du budget de 1879 , le directeur de l’enseignement primaire
se plaignait encore que quelques maitres eussent jusqua 100 a 1 90 en-
fants, et il demandait une allocation complementaire. 11 Ta obtenue; depuis
le commencement de Tannee 1872, les classes de plus de 80 eleves sont
devenues maintenant ä Paris une tres-rare exception, et, dans le cours su
perieur, on ne trouve generaloment pas plus de 5o ä (io eleves.
Le second point est plus difficile ä obtenir, et ce n’est qu’avec l’aide du
temps et le eoncours devoue des maitres et maitresses qu’on surmontera
les obstacles. Faire des programmes, meine de bons programmes, netait
que la moindre affaire; les faire comprendre et praliqucr par tous est une
entrepnse plus ardue. II fallait a la fois simphfier Tenseignement et Iui
donner plus de portee. « Ecarter tous les devoirs qui faussent la direction
de Tenseignement sous pretexte den elever le caractere : modeles d’ecri-
tures compliquees et bizarres, textes de legons demesurAs, series d’analyses
et de conjugaisons ecrites, definitions indigestes; menageries preceptes et
multiplier les exercices; ne jamais oublicr que le meilleur livre pour Tcn-
fant cest la parole du maitre; n’user de sa memoire, si sou|dc, si süre,
que comme d’un point d’appui, et faire en sorte que Tenseignement penetre
jusqua son intelligence, qui seule peut en conserver Tcmpreinte feconde;
le conduire du simple au composc, de Tapplication au principe»: voilä
1 esprit de cette melhode, teile que la definit M. Greard dans son dernier
rapport. Elle revele un sens profond de la pedagogie. On ne fait ricn, en
eilet, en matiere d’instruction, quand on ne penetre pas jusqua Tintelli-
gence, et on lait tres-peu en matiere d’education, quand par Tinte]ligenee
on ne pousse pas jusqu’au developpemcnt du sens moral; seiner sculement
dans la memoire, c’est seiner sans avoir laboure, et c’est condamner a perir
cn germe ou en berbe une moisson qui n’aura pas pousse de racines.
Mais, pour praliqucr une teile melhode, il laut que les maitres nein-