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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome V

MONUMENTS HISTORIQUES. :j5i 
un clicvet carre, presente l’aspect d’une salle immense et repondait admi- 
rablernent alors aux besoins divers auxquels eile elait appropriee 
L’eglise Notre-Dame de Laon se compose : d’une nef avec collateral, 
sur lequel s’ouvrent une suite de chapelles pratiquees entre les saillies des 
contre-forts; d’un transept dont les extrernites donnent entree a deux 
chapelles circulaires orientees, a deux elages; d’un cliceur d’une impor- 
tance ä peu pres egale a celle de La nef et que clot un chevet carre. Deux 
tours, decouronnees de leurs fleches et terrninees par des beffrois octo- 
gones, surmontent la facade principale; ces beffrois sont flanques de pi- 
nacles ajoures dans lesquels sont places des animaux de dimensions colos- 
sales, qui representent des bceufs 
1 Rappeions, pour nous faire mieux com- 
prendre, que la calhedrale, au nioyen äge, 
n’etait pas seulement ce qu’elle est reslce pour 
nous, la plus belle expression de la foi chre- 
tienne; eile representait encore d’aulres aspi- 
rations et repondait ä des besoins multiples. 
C’etait, comme on l’appelait alors par excel- 
lence, le monument, le centre oü venaient 
aboutir toutes les agitations de la vie publique. 
On y tenait des assemblees politiques, on y 
discutait, on y representait des mysteres, et 
les divertissements profanes n’en etaienl pas 
meine exclus. La plupart, de ces abus ne dis— 
parurent de la cathedrale de Laon qu’a la fin 
du xm e sifecle, ainsi qu’il resulte des lettres de 
reformation donnees par Jean de Courtenai, 
archeveque de Reims, en 1260. (Cartul. Lau 
dun.) Toutefois quelques-uns de ces usages 
persisterent, et, pendant trois siecles encore, 
l’eglise Notre-Dame de Laon fut, ä certaines 
epoques de l’annee, le theätrc des scenes les 
plus etranges. On y celebrait, le 28 decembre, 
la ßte des Innocents, pendant laquelle lesen- 
fants de chceur porlaient des chapes, occu- 
paient les hautes Stalles et chantaient l’office 
avec toute espece de bouffonneries; le soir, 
ils etaient regales aux frais du cbapitre. (Dom 
Rugnätre.) Huit jours apres venait la fete des 
fous. La veille de l’Epipbanie, les chapelains 
et les cboristes se reunissaient pour elire un 
pape, qu’on appelait le palriarcbe des fous. 
Ceux qui s’abstenaient payaient une amende. 
On otl'rait au palriarcbe le pain et le vin de 
la part du chapitre qui donnait, en outre, ä 
chacun huit livres parisis pour le repas. Toute 
la troupe se revelait d’ornements bizarres, et 
avait les deux jonrs suivanls l’eglise enlicre- 
. Quatre autres tours, dont deux 
ment a sa disposition. Apres plusieurs caval- 
cades par la ville, la fete se lerminait par la 
grande procession des rabardiaux. Ces farces 
furent abolies en i56o; mais le Souvenir s’en 
conserva dans Tusage, qui subsista jusqu’au 
dernier siede, de distribuer, ä la messe de 
l’Epiphanie, des couronnes de feuilies vertes 
aux assistants. Au xv° siede, de nombreux 
mysl^res furent representes dans la cathedrale 
de Laon, et les chanoines eux-mämes ne de- 
daignerent pas d’y figurer comme acteurs. 
(Hegtst. capit.) En lööa, aux ftUesde la Pen- 
lecöte, on joua la Passion de Notre-Seigneur 
Jesus-Christ, distribuee en cinq journees. Le 
26 aout 1476, on represenla un inystere in- 
titule : les Jeux dela vie de monseigneur Saint- 
Denis. Afm de faciliter la represenlation, la 
messe fut dite ä huit heures et les vepres chan- 
tees ä midi. (Regist. capit.) Au xvi” sMe, 
l’usage de ces representalions continua et s’e- 
tendit de la cathedrale ä plusieurs eglises du 
dioctise. (Essais liistor. et archeol. sur l’eglise 
cathedrale de Nolre-Dame de Laon, par J. Ma 
rion, 184a.) 
2 La presence de ces sculptures colossales 
donne aux sommets des tours de Laon un as- 
pecl etrange qui ne manque ni d’originalile ni 
de grandeur, On croit que le chapitre de 
Notre-Dame de Laon fit sculpler et poser ces 
figures, en reconnaissance du labeur des ani 
maux qui avaient monte peniblemcnt les ma- 
teriaux de la cathedrale au sommet de la mon- 
tagne qu’elle couronne. La legende pretend 
que plusieurs bmufs s’atletörent d’eux-memes 
a des materianx d’un poids considerable lais- 
ses en bas de l’escarpement et les monieren t 
coiirageuscroent jusque dans le cbanlier.
	        
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