INST Uli CT ION PRIMA IRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. k 19
drie, avec ooo eleves; des ecoles centrales dans les chefs-lieux de pro-
vince, qui paraissent avoir 1,700 eleves; les pensionnats du Caire et
d’Alexandrie, avec i,35o eleves; les ecolesconfessionnelles du Caire, avec
un millier d’eleves. Comme la distinction entre le primaire et le secondaire
n’est pas nettement tranchee, on peut reunir dans le meme total ces eleves
aux 77,292 eleves des 45 Colleges nationaux, lesquels sont entierement
aux frais des parents. Ce total est de 83,ooo, et de pres de 86,000 1 , si l’on
compte les ecoles etrangeres, fondEes presque toutes par des congregations
ou des associations religieuses. Quelques Etablissements ont une origine
differente, entre autres les Ecoles libres gratuites et universelles fondEes
par un nEgociant franpais, M. Dauphin, et le collEge italien subventionne
par le royaume d’Italie.
C’est environ 1/6 d’Eleve par 100 babitants.
Mais il ne faut pas oublier que l’Egypte en est aux premiers debuts
d’une politique nouvelle a cet Egard. Sous Mehemet-Ali, eile n’avait que
3,000 Eleves dans ses ecoles, et c’est seulement depuis 1863 qu’elle s’est
occupEe sErieusement de cette grave question d’interet public. Dans un pays
rnusulman, il est plus difficile encore de faire entrer dans les Ecoles les filles
que les garcons; aussi les filles ne figurent-elles qu’au nombre de 3,ooo
dans le total, et c’est tout rEcemment qu’au Caire .une Ecole speciale,
l’Ecole de Sioulieb, a EtE fondee pour eiles.
En 1862, le budget de l’instruction publique etait de 93,000 francs;
en 1872, il s’Elevait deja a plus de 9 millions: c’est un tEmoignage de la
bonne volontE du Gouvernement.
ASIE.
Il ne faut pas croire que l’instruction soit nulle dans l’Asie musulmane.
Partout oü a pEnEtre le Coran, la lecture et l’Ecriture ont pEnEtrE avec
lui. Mais, en matiere d’instruction, comme en loute chose, il faut distin-
guer l’apparence et la rEalitE. L’instruction primaire, dans la plupart des
pays musulmans, est moins un dEveloppement intellectuel qu’un exercice
mecanique de la mEmoire et des doigts. N’apprendre aux enfants que des
lettres et des formules, c’est a peine les instruire; la plupart des maltres
musulmans,quand meme la tradition ne les retiendrait pas dans ces limites,
seraient incapables d’enseigner autre chose. La vie orientale oppose en
outre une barriere jusqu’ici insurmontable au progres de l’instruction :
c’est l’ignorance presque absolue dans laquelle les femmes sont elevEes.
1 Nous n’avons pas pu trouver d’apres quelles donnees la stalistique officielle, dans Tintroduc-
tion historique, arrive an cliiffre de 89,893.