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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
serait bon d’aider la delegation elle-meme en lui adjoignant un ancien
instituteur choisi parmi les plus meritants et recevant un traitement; ce
serait un moyen d’offrir aux instituleurs une perspective d’avancement et
d’assurer la regularite du Service par un fonctionnaire salarie.
On comprend aujourd’hui dans presque tous les pays que c’est surtout
par les ecoles normales qu’on peut fortifier 1’enseignement primaire en
elevant le niveau des connaissances de l’instituteur. Aussi, dans presque tous
les pays de l’Europe, travaille-t-on soit ä augmenter le nombre des ecoles
normales, comme en Russie, aux Etats-Unis, au Japon merne, soit ä en
ameliorer les programmes, comme en Saxe.
Les eleves sortis des ecoles normales ne constituent pas tout le corps des
instituteurs; il est bon pour plusieurs raisons que les jeunes gens forme»
dans ces etablissements rencontrent en face d’eux, ä fexamen, d’autres
candidats qui se soient prepares ailleurs; mais ils elevent en general et ils
maintiennent le niveau du brevet.
II est tres-desirable que nul ne puisse enseigner, ä quelque titre qu’il
le fasse, sans avoir fait ses preuves devantlejury d’examen. llfaut de plus,
autant que possible, obtenir que les instituteurs et institutrices aient le bre
vet complet: c’est souvent par dtifaut de connaissances ou par ignorance
des metbodes pedagogiques, ce n’est jamais par exces de Science que p£-
cbent les maitres d’ecole. La France a encore beaucoup d’instituteurs et sur
tout beaucoup d’institutrices qui n’ont pas donne de garanties süffisantes de
leursavoir. La ville de Paris se montre, avecraison, exigeantesur cepoint.
La France n’a rien ä envier aux autres nations sous le rapport du nombre
des ecoles normales d’instituteurs; mais assurement eile gagnerait ä en
perfectionner 1’enseignement, ä ameliorer la Situation des maitres adjoints
qui y donnent l’enseignement, a s’inspirer quelque peu de la Saxe, dont
le cours normal, ayantune duree de six ans, permet de former beaucoup
plus completement des maitres qu’on ne fait dans un cours triennal.
Elle a trop peu d’ecoles normales d’institutrices. Pour 76 ecu les nor
males et 7 cours normaux fournissant chaque ann4e un millier d’institu
teurs, nous comptons seulement 11 ecoles normales avec 53 cours nor
maux, fournissant 4oo institutrices. Les cours normauxsont, en general,
bien inffirieurs aux ecoles normales. 11 faudrait conserver plus tigalement
l’equilibre entre les deux sexes parmi les maitres, comme il convient de
le faire parmi les eleves. Le reproche, d’ailleurs, s’adresse a presque tous
les Etats de l’Europe.
Les Etats-Unis, qui, relativement a l’etat de leur enseignement popu-
laire, ont fort peu d’ecoles normales, ont du moins compris que les
femmes peuvent jouer un role tres-utile et tres-important dans cet ensei-