50
EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Le jasmin et la cassie, comme plantes arbu.stives de longue duree, pre
senten t plus d’avenir en Algerie, et la grande valeur de leurs fleurs com-
pense mieux les frais de la cueillette.
L’essence de 1 'Eucalyptus globulus trouve deja diverses applications dans
la parfunierie hygienique, par ses proprietes antiseptiques et stimulantes.
La famille des labiees, si bien representee en Algerie , offre ä l’industrie
des essences un grand clioix de plantes; c’est la menthe poivree (Mentha pi-
perila, L.); la menthe pouliot (Mentha pulegium, L.); la melisse citronnee
(Melissa oßcinalis, L.); le tbym (Tliimus lanceolata, Desf.); le romarin
(Rosmarinus oßcinalis, L.); la sauge (Salvia oßcinalis, L.); les lavandes en
epis et d’Hyeres (Lavandula spicaet stwchas, L.), toutes plantes Croissant ä
l’etat spontand ou depuis longtemps naturalisdes, et dont le rendement
superieur en principes actifs, la facilite de leur culture et de la recolte de
leurs fleurs, assurent l’exploitation avantageuse en Algerie. Parmi les ver-
benacees se distinguent la verveine eitronelle ( Verbena citriodora), dont on
retire une essence estimee. Beaucoup d’autres plantes de la famille des om-
belliferes (anis,fenouil, persil), des liliacces, des myrtacees, des coniferes,
reussissant tres-bien sous le climat algerien, peuvent aussi donner des
essences demand^es par le commerce; mais la multiplicite des specialites
a bien ses defauts, et, avant que l’Algdrie puisse donner une grande ex-
tension ä ses cultures odoriferantes, eile a besoin de fixer sur son sol une
population plus nombreuse, et de preparer la terre a ces riches cultures
par une agricuiture progressive et reparatrice.
FARINES ET SEMODLES.
Avant l’occupation francaise, il n’existait guere en Algerie que deux
modes de fabrication pour la farine : dans les villes, le moulin a manege,
dont les rouages defeclueux, mis en mouvement par un äne, un clieval ou
un mulet, donnaient des produits de tres-mediocre qualite; dans les tri—
bus, le moulin ä bras, instrument barbare, dont l’emploi, impose a la
femme arabe, ne rendait qu’une farine grossierc a peine debarrassec du
gros son.
Ces deux systemes sont encore mis en pralique, mais ils tendent de
plus en plus a disparaitre. Dans les premiers temps de la conquete, la
population europeenne tirait sa subsistance des farines frangaises. Cet
assujeltissement fut de courte duree; la production des cereales, devcnant
cbaque jour plus grande, devait arnener forcement la creation de moulins,
qui s’imposaienl d’autant mieux que, si le combustible manquait, tout 1c
monde, en parcourant le pays, avait ete frappe de la facilite d’obtenir